L'AES prend son envol face à une CEDEAO fragilisée : deux sommets aux enjeux majeurs ce weekend
L'Afrique de l'Ouest retient son souffle à l'approche de deux sommets cruciaux ce weekend, l'un pour l'Alliance des États du Sahel (AES) et l'autre pour la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Le premier sommet historique des chefs d'État de l'AES aura lieu ce samedi à Niamey, au Niger. Cette rencontre marquera l'activation officielle de l'organisation, née de l'alliance du Burkina Faso, du Mali et du Niger pour mutualiser leurs efforts de lutte contre l'insécurité et promouvoir le développement socio-économique dans la région du Sahel.
Les attentes sont grandes pour cette nouvelle alliance qui se veut une alternative à la CEDEAO, perçue par certains comme inefficace face aux défis sécuritaires et économiques de la région. Les chefs d'État des trois pays, le Colonel Assimi Goïta du Mali, le Capitaine Ibrahim Traoré du Burkina Faso et le Général Abdourahamane Tiani du Niger, devront se pencher sur les défis communs auxquels ils sont confrontés et identifier des solutions régionales concertées.
Le lendemain, dimanche 7 juillet, les chefs d'État de la CEDEAO se réuniront à Abuja, au Nigéria. Un sommet qui s'annonce sous le signe de l'échec, puisque les tentatives de ramener le Mali, le Burkina Faso et le Niger au sein de l'organisation ont tous échoué.
Loin d'un simple départ de trois membres, cette crise pourrait fragiliser davantage l'organisation ouest-africaine. Des informations font état de convoitises de la part d'autres pays membres de la CEDEAO envers l'AES, laissant entrevoir un possible éclatement de l'organisation.
Ce weekend sera donc décisif pour l'avenir de l'Afrique de l'Ouest. D'un côté, l'AES se pose comme une nouvelle alternative régionale, promettant une approche plus concertée et efficace des défis sécuritaires et de développement. De l'autre, la CEDEAO, fragilisée par le départ de trois membres clés, devra se réinventer pour regagner sa crédibilité et son influence.
L'avenir de l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest se joue en ce moment même. Les regards sont tournés vers Niamey et Abuja pour savoir quelle voie prendra la région pour les années à venir.
Aboubacar Ouedraogo - AESinfo