🇨🇲 CHUTE
Le cours des obligations camerounaises continue de chuter sur les marchés internationaux qui s’interrogent sur la santé de Paul Biya, pendant que le gouvernement tente en vain d’interdire illégalement les débats locaux sur l’état de santé de Paul Biya. On appelle cela l’effet Streisand: en voulant cacher quelque chose, on l’amplifie.
Je vivais au Ghana quand le président Atta Mills est tombé malade et est même décédé en fonction.
Chaque fois qu’il se rendait à l’étranger pour des suivis et traitements médicaux, il écrivait au parlement pour donner la raison et la durée de son absence, et officialiser l’intérim. Ses courriers étaient lus aux députés en sessions retransmises en direct à la télé et à la radio.
Quand il est décédé, il n’y a pas eu de remous sur les marchés financiers, car la stabilité du pays n’était pas remise en cause par la disparition du président. Le VP John Dramani Mahamat a succédé à Atta Mills et terminé son mandat.
Le problème au #payspenché, c’est le conglomérat de vieillards à la tête de l’Etat et le zèle d’un entourage médiocre et violent. Celui qui d’après la constitution camerounaise est supposé succéder au PR, à savoir le président du Sénat, est encore plus ratatiné que Biya.
Le débat n’est pas en réalité la question de la maladie ou de la mort de Paul Biya. Nous sommes tous appeler à mourir un jour ou l’autre.
La question qui se pose est celle de la lisibilité et de la continuité des institutions.
Il n’y a rien que les investisseurs détestent plus que le manque de lisibilité. Leurs investissements se font généralement sur le long terme, et s’ils ne sont pas rassurés sur la capacité du pays à gérer des choses aussi basiques qu’une vacance du pouvoir, alors ils deviennent frileux et c’est tout à fait normal.
La façon des autorités camerounaises de gérer la conduite des affaires de l’Etat dans l’opacité, et la façon des camerounais d’accepter sans moufter cette manière de faire n’est pas près de changer. Aucun des autoproclamés candidats à l’élection présidentielle de 2025 n’a fait connaître le toilettage constitutionnel et institutionnel qu’il compte entreprendre une fois élu, et ça ne dérange quasiment personne.