Le Mali impose le respect aux “toubabs” en bloquant les exportations de Loulo-Gounkoto, sa plus grande mine d’or (Barrick).
Le Mali est en conflit depuis quelques mois avec Barrick, propriétaire de sa plus grande mine d’or, pour récupérer un manque à gagner estimé à 500 millions de dollars. Dans le cadre de ce différend, Bamako a déjà emprisonné quatre employés de Barrick et émis un mandat d’arrêt contre le PDG, Mark Bristow.
Les exportations d’or de Loulo-Gounkoto, la plus grande mine d’or du Mali, sont bloquées par le gouvernement. C’est du moins l’annonce faite le lundi 16 décembre par le propriétaire de la mine, le Canadien Barrick Gold, qui précise que le maintien de ce blocage pourrait le contraindre à « suspendre ses opérations ».
Au moment de la publication, le gouvernement malien n’a pas confirmé ce blocage des exportations. L’information intervient néanmoins alors que les relations entre Bamako et la compagnie canadienne sont tendues. Plusieurs employés de Barrick ont été arrêtés en novembre et sont détenus depuis en attente de leur procès, tandis que le PDG du groupe, Mark Bristow, fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis à son encontre par Bamako. Le gouvernement accuse les dirigeants de diverses malversations financières et réclame à la compagnie environ 500 millions de dollars, selon Reuters.
Après un audit des mines d’or ayant révélé un manque à gagner de 300 à 600 milliards de FCFA, le gouvernement malien a entamé depuis quelques mois des négociations avec les compagnies pour récupérer ces sommes. Bamako cherche également à appliquer le nouveau code minier à toutes les mines du pays. Adoptée en 2023, cette nouvelle loi augmente la participation de l’État dans les mines et devrait générer 500 milliards de FCFA de recettes minières supplémentaires chaque année.