Bourgi.
Le président Laurent Gbagbo a bel et bien remporté l'élection présidentielle de 2010 en Côte d'Ivoire, mais a été chassé du pouvoir par Nicolas Sarkozy au profit de son challenger Alassane Ouattara, a déclaré Robert Bourgi.
"Comme Jean Ping avait gagné les élections en 2016 à Libreville, (à Abidjan), Gbagbo avait remporté les élections, pas Ouattara", a affirmé Robert Bourgi, un acteur clé des relations France-Afrique, lors d'un entretien avec France 24.
En novembre 2010, à l'issue du second tour de la présidentielle, la Commission électorale indépendante a déclaré Alassane Ouattara @AOuattara_PRCI vainqueur avant que le Conseil constitutionnel ne proclame le président sortant Laurent Gbagbo.
Selon Robert Bourgi, le président français de l'époque, Nicolas Sarkozy, lui a alors instruit d'inciter Laurent Gbagbo à se retirer du pouvoir, en échange de la promesse d'une retraite dorée de 30 millions de FCFA par mois, des honneurs et la possibilité d'enseigner l'histoire dans les grandes universités à travers le monde.
Face au refus du président Gbagbo de céder, Nicolas Sarkozy @NicolasSarkozy s'est mis en colère et a promis de le "vitrifier" (ce qui peut se traduire par détruire ou atomiser), poursuit M. Bourgi.
En avril 2011, la France a obtenu un mandat de l'ONU @ONU_fr et a aidé les Forces nouvelles (rebelles) à déloger Laurent Gbagbo.
"Quand Laurent est tombé et qu'il a été conduit à La Haye (CPI), @CourPenaleInt j'en ai beaucoup souffert. Personnellement et dans ma famille, j'en ai terriblement souffert", confie Robert Bourgi.
Selon lui, le président Jacques Chirac @_JacquesChirac_ et son Premier ministre Dominique de Villepin @Villepin , qui avaient pourtant reçu en 2002 un soutien financier de 3 millions de dollars de Laurent Gbagbo, ont manifesté "une ingratitude sans pareille".
Rappelons que la crise post-électorale de 2010-2011 a coûté la vie à au moins trois mille personnes et a profondément fragilisé le tissu social ivoirien.