Le Burkina Faso đ§đ« puis le Mali đČđ± ont interdit, Ă quelques jours dâintervalle, lâexportation dâamandes de karitĂ©. Le marchĂ©, privĂ© de ses deux plus gros fournisseurs dâamandes qui, une fois transformĂ©es, donnent le beurre de karitĂ© et dâautres dĂ©rivĂ©s utilisĂ©s par lâindustrie agroalimentaire , sâest reportĂ© sur les autres pays producteurs dâAfrique de lâOuest.
En quelques jours, la dĂ©cision du Mali đČđ± et du Burkina Faso đ§đ« a bouleversĂ© la donne. AussitĂŽt la mesure annoncĂ©e, la pression est montĂ©e dâun cran sur les autres producteurs, en particulier le BĂ©nin đ§đŻ , le Togo đčđŹ et le Nigeria.
« Lâeffet est massif » dans ces trois pays cĂŽtiers dâAfrique de lâOuest, selon les analystes du bulletin agricole NâkalĂŽ qui relĂšvent des niveaux de prix « exceptionnels ». « Du jamais vu en 17 ans dâactivité », confirme un industriel.
Au BĂ©nin đ§đŻ , les prix ont augmentĂ© de 50 % en trois semaines, au Nigeria, de 25 % sur le dernier mois et de 100 % depuis le mois de mai.
Une mesure contre-productive ?
Avant mĂȘme la dĂ©cision des deux pays de lâAES, les prix avaient Ă©tĂ© emportĂ©s par une spirale spĂ©culative. Cette flambĂ©e a mis en difficultĂ© certains transformateurs maliens et burkinabĂš qui ne pouvaient plus sâapprovisionner. Au-delĂ de 400 FCFA le kilo dâamandes Ă transformer, lâactivitĂ© nâest plus jugĂ©e rentable.
Les difficultĂ©s de lâindustrie locale expliqueraient en partie la mesure de protection prise par le Burkina Faso et le Mali. Mais le retour de bĂąton pourrait ĂȘtre rapide, de lâavis dâun de nos interlocuteurs : dans ces deux pays, les usines nâont pas la capacitĂ© de transformer toute la rĂ©colte locale. Elles nâont pas non plus la trĂ©sorerie pour acheter beaucoup plus quâaujourdâhui et nâauraient pas les moyens de stocker des surplus dĂ©mesurĂ©s de beurre de karitĂ©.
Un marchĂ© saturĂ© au Burkina Faso đ§đ« ?
Faute de pouvoir ĂȘtre exportĂ©es, et pas encore achetĂ©es par les usines locales, les amandes sâaccumulent au Burkina Faso.
Leur prix aurait dĂ©jĂ baissĂ©, selon NâkalĂŽ.
Les grossistes accusent le coup. Ils ne peuvent plus exporter et doivent se contenter dâun dĂ©bouchĂ© local, moins rĂ©munĂ©rateur. Au Burkina Faso đ§đ« , seuls les camions dĂ©jĂ chargĂ©s pour lâexport au moment de lâannonce auraient eu, selon nos informations, lâautorisation de quitter le pays.Â
Les risques dâune interdiction prolongĂ©e sont dĂ©jĂ Ă©crits, Ă en croire un fin connaisseur de la filiĂšre, le premier scĂ©nario Ă©tant celui dâune fuite de karitĂ© aux frontiĂšres du Mali et du Burkina Faso đ§đ« pour ĂȘtre vendu plus cher.
Ă plus long terme, si la demande locale ne suit pas et si les prix ne sont plus intĂ©ressants pour les femmes collectrices de noix de karitĂ©, le risque est de voir la filiĂšre pĂ©ricliter dans ces deux pays, assure lâexpert.
@CapitaineIb226 @GoitaAssimi @AppolinaireJoa @ChoguelKMaiga