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Le cours des obligations camerounaises continue de chuter sur les marchĂ©s internationaux qui sâinterrogent sur la santĂ© de Paul Biya, pendant que le gouvernement tente en vain dâinterdire illĂ©galement les dĂ©bats locaux sur lâĂ©tat de santĂ© de Paul Biya. On appelle cela lâeffet Streisand: en voulant cacher quelque chose, on lâamplifie.
Je vivais au Ghana quand le prĂ©sident Atta Mills est tombĂ© malade et est mĂȘme dĂ©cĂ©dĂ© en fonction.
Chaque fois quâil se rendait Ă lâĂ©tranger pour des suivis et traitements mĂ©dicaux, il Ă©crivait au parlement pour donner la raison et la durĂ©e de son absence, et officialiser lâintĂ©rim. Ses courriers Ă©taient lus aux dĂ©putĂ©s en sessions retransmises en direct Ă la tĂ©lĂ© et Ă la radio.
Quand il est dĂ©cĂ©dĂ©, il nây a pas eu de remous sur les marchĂ©s financiers, car la stabilitĂ© du pays nâĂ©tait pas remise en cause par la disparition du prĂ©sident. Le VP John Dramani Mahamat a succĂ©dĂ© Ă Atta Mills et terminĂ© son mandat.
Le problĂšme au #payspenchĂ©, câest le conglomĂ©rat de vieillards Ă la tĂȘte de lâEtat et le zĂšle dâun entourage mĂ©diocre et violent. Celui qui dâaprĂšs la constitution camerounaise est supposĂ© succĂ©der au PR, Ă savoir le prĂ©sident du SĂ©nat, est encore plus ratatinĂ© que Biya.
Le dĂ©bat nâest pas en rĂ©alitĂ© la question de la maladie ou de la mort de Paul Biya. Nous sommes tous appeler Ă mourir un jour ou lâautre.
La question qui se pose est celle de la lisibilité et de la continuité des institutions.
Il nây a rien que les investisseurs dĂ©testent plus que le manque de lisibilitĂ©. Leurs investissements se font gĂ©nĂ©ralement sur le long terme, et sâils ne sont pas rassurĂ©s sur la capacitĂ© du pays Ă gĂ©rer des choses aussi basiques quâune vacance du pouvoir, alors ils deviennent frileux et câest tout Ă fait normal.
La façon des autoritĂ©s camerounaises de gĂ©rer la conduite des affaires de lâEtat dans lâopacitĂ©, et la façon des camerounais dâaccepter sans moufter cette maniĂšre de faire nâest pas prĂšs de changer. Aucun des autoproclamĂ©s candidats Ă lâĂ©lection prĂ©sidentielle de 2025 nâa fait connaĂźtre le toilettage constitutionnel et institutionnel quâil compte entreprendre une fois Ă©lu, et ça ne dĂ©range quasiment personne.